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Histoire de l'OIT

© ILO

Le 100e anniversaire de l’OIT, célébré en 2019, a été une opportunité idéale pour revenir sur les nombreux événements décisifs qui ont jalonné l’histoire de l’Organisation. 

L'Organisation a joué un rôle aux principaux carrefours de l’histoire récente – la Grande dépression, la décolonisation, la création de Solidarność en Pologne, la victoire sur l’apartheid en Afrique du Sud – et aujourd’hui dans l’instauration d’un cadre éthique et productif pour une mondialisation équitable. 

L’OIT fut créée en 1919, sous l’égide du Traité de Versailles qui mettait fin à la Première Guerre mondiale, incarnant la conviction qu’une paix universelle et durable ne pouvait se bâtir que sur la base de la justice sociale.

Les premières années

L’OIT a emménagé à Genève à l’été 1920 avec, à sa tête, le Français Albert Thomas comme premier Directeur. Neuf conventions internationales du travail et dix recommandations furent adoptées en moins de deux ans. Ces normes couvraient différents thèmes, dont:

Une Commission d'experts a été créée en 1926 pour vérifier l’application des normes de l’OIT. La Commission, qui existe toujours, est composée de juristes indépendants, chargés d’examiner les rapports des gouvernements et de présenter chaque année à la Conférence leur propre rapport sur l’application des conventions et des recommandations de l’OIT.

Le Britannique Harold Butler, qui a succédé à Albert Thomas au poste de Directeur en 1932, fut très vite confronté à la Grande dépression et au chômage massif qu’elle engendra. Réalisant que la gestion des questions liées au travail exigeait aussi une coopération internationale, les Etats-Unis devinrent un Etat Membre de l’OIT en 1934 tout en restant en dehors de la Société des Nations.

L'Américain John Winant, a pris ses fonctions de Directeur de l’OIT en 1939, alors que la seconde Guerre mondiale était imminente. Il a temporairement déménagé le siège de l’OIT à Montréal, au Canada, en mai 1940 pour des raisons de sécurité.

Son successeur, l'Irlandais Edward Phelan, avait participé à la rédaction de la Constitution de 1919 et joué un rôle éminent, une fois encore, pendant la Conférence internationale du Travail à Philadelphie en pleine Seconde Guerre mondiale.

Les délégués des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 41 pays ont adopté la Déclaration of Philadelphie qui fut annexée à la Constitution de l’OIT. La Déclaration constitue toujours la Charte des buts et objectifs de l’OIT. Elle énonce les grands principes d’action de l’OIT après la fin de la Seconde Guerre mondiale: ils affirment notamment que «le travail n’est pas une marchandise» et que «tous les êtres humains, quels que soient leur race, leur croyance ou leur sexe, ont le droit de poursuivre leur progrès matériel et leur développement spirituel dans la liberté et la dignité, dans la sécurité économique et avec des chances égales».

Vers l'universel

En 1946, l’OIT devint une institution spécialisée du tout nouveau système des Nations Unies.

L'Americain David Morse fut Directeur général de 1948 à 1970, période pendant laquelle le nombre d’Etats Membres a doublé et l’Organisation pris son caractère universel. Les pays industrialisés devinrent minoritaires par rapport aux pays en développement, le budget fut multiplié par cinq et le nombre de fonctionnaires par quatre.

L’OIT a créé l’Institut international d’Etudes sociales, basé à Genève, en 1960 et le Centre international de formation à Turin en 1965. L’Organisation a remporté le prix Nobel de la paix pour son cinquantième anniversaire en 1969.

ILO Director-General David A. Morse receives the 1969 Nobel Peace Prize on behalf of the ILO from Aase Lionaes, Chairman of the Nobel Committee of the Norwegian Parliament, Oslo, 1969 © ILO
  Le Directeur général de l'OIT, David A. Morse, reçoit le prix Nobel de la paix 1969 au nom de l'OIT des mains d'Aase Lionaes, Présidente du comité Nobel du Parlement norvégien, Oslo, 1969

Sous le mandat du Britannique Wilfred Jenks, Directeur général de 1970 à 1973, l’OIT continua d’œuvrer au développement des normes et des mécanismes permettant de contrôler leur application, en particulier la promotion de la liberté syndicale et du droit d’organisation.

Son successeur, Francis Blanchard a développé la coopération technique de l’OIT avec les pays en développement. L’OIT a joué un rôle majeur dans l’émancipation de la Pologne en apportant son plein soutien à la légitimité du syndicat Solidarność, en application de la convention n° 87 sur la liberté syndicale que la Pologne avait ratifiée en 1957.

Le Belge Michel Hansenne lui a succédé en 1989. Prenant la direction de l’OIT à la fin de la Guerre froide, il a rappelé combien il était important de placer la justice sociale au cœur des politiques économiques et sociales internationales. Il a également orienté l’OIT vers la décentralisation de ses activités et de ses ressources, loin de son siège genevois.

En mars 1999, le Chilien Juan Somavia devint Directeur général. Il a souligné l’importance de faire du travail décent un objectif stratégique à l’échelle internationale et de promouvoir une mondialisation équitable. Il a aussi rappelé que le travail était un instrument de lutte contre la pauvreté et mis en exergue le rôle de l’OIT dans la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire, y compris la réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2015. Sous la direction de M. Somavia, l’OIT a créé la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation qui a publié un important rapport en réponse aux besoins des peuples confrontés au changement sans précédent de leurs sociétés du fait de la mondialisation.

En mai 2012, le Britannique, Guy Ryder fut élu dixième Directeur général de l’OIT. Il a été réélu pour un second mandat de cinq ans en novembre 2016. M. Ryder a affirmé que l’avenir du travail n’était pas prédéterminé: le travail décent pour tous est possible mais les sociétés doivent le faire advenir. C’est précisément au nom de cet impératif que l’OIT a créé la Commission mondiale sur l'avenir du travail dans le cadre de son initiative pour célébrer son centenaire en 2019.

 

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Two women and a man working on a farm in Colombia
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